Dans la chaleur d’une matinée de printemps, le long de la côte orientale de Gwada, nous nous sommes élancés. Nous avons préféré la fournaise de Grande-Terre à la moiteur de Basse-Terre. Les falaises tourmentées aux cols embrumés. Enivrés des effluves de rhum, des saveurs fruitées et des odeurs épicées, nous avons suivi les lacets et plongé vers l’océan.

Dans la fournaise

Dans l’effusion des récoltes, nous nous sommes frayés un chemin parmi les coupeurs affairés et les machines chenillées. L’air sucré nous embaumant et le jus des cannes fraichement taillées s’agrippant à la peau transpirante.

Dans la fournaise

Sous le regard d’un bétail accablé par la sécheresse des Alizées, nous avons cheminé. Sages qu’elles sont, les bêtes limitent leurs mouvements et placent leurs corps émaciés dans le sens des rares courants d’air qui se présentent. Le cycliste n’a pas cette retenue et s’évertuent à pédaler sous le soleil ardent.

Dans la fournaise

Dans la roue d’un éclaireur, nous nous sommes accrochés. Profitant de cet élan pour découvrir des détours imprévus et échanger quelques mots entre cyclistes passionnés. La météo et les délices « pays » venant irrémédiablement occuper l’essentiel du propos.

Dans la fournaise

Vers l’inconnu, nous nous sommes aventurés. La chaleur plus éprouvante que jamais venant nous rappeler l’imminence de notre arrivée à la Porte d’Enfer, site magnifique venant réconcilier terre et mer.

Dans la fournaise

Dans l’ombre de quelques arbres épars, nous avons cherché à récupérer. Du bitume brûlant s’échappent des vapeurs incandescentes et l’eau s’évaporent par brassée du bidon. La bouche sèche mais les yeux écarquillés.

Dans la fournaise

Face à la splendeur du panorama, nous sommes restés subjugués. Un tel décor ne peut que pousser à la modestie. Des instants durant lesquels on se drape d’émerveillement, on se pare d’humilité. Des moments qui exacerbent l’envie de vivre.

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