GravelMan Series Pays Basque 2021 : Day #2
Enveloppés dans les nuages matinaux, vêtus d’une veste imperméable, nous entamons la seconde étape du périple, le ventre creux… Ça devient une habitude ! L’aube dorée dessine les ombres chinoises de robustes conifères surplombant la vallée. Encore enfouie sous un épais tapis flottant de nuages cuivrés, la commune de Larrau et sa fameuse auberge « Etchemaïté » nous offrirons un bon petit déjeuner inespéré. Nous passons devant des participants de l’épreuve fraîchement réveillés, sortant de l’auberge Logibar. Un salut rapide, une main levée et nous filons le long de la rivière Zurkaitzegiko erreka puis, bien cachés du soleil, nous arpentons doucement les abords paisibles du lac de Kakueta. C’est plat, je sens que ça ne va pas durer et ça m’inquiète.
Craintes justifiées. Premier coup de chaleur, pas de vent, il est 10h, les jambes tournent au ralenti. Arrive l’ascension du col du Soudet, 8.5 % de moyenne, le Pays de La Soule ne laisse pas de répit. Les écarts entre chacun s’allongent, les gorgées d’eau sont rationnées. La vue de canyons verdoyants, le ciel bleu éclatant et le silence de la forêt occupent l’esprit. La sérénité des lieux freine la cadence, le pouls comme un écho dans la montagne s’éloigne, la douleur s’estompe. Un rapide tour d’horizon au sommet avant de se relancer en piste pour une descente intrépide au point de rater une bifurcation imposée par la course.
L’appétit grandissant sera notre excuse et rouler le ventre plein est un prétexte.
Notre trace reprend la direction du nord. Nous quittons la région des hauts sommets pour un enchaînement de monts aux dénivelés sournois. Le paysage dissimule avec malice son terrain de jeu. L’ascension du col de Lecharria est un exemple frappant. Usant, sans fin et fraîchement remanié, son revêtement est un tapis de gravillons concentrés en petites mottes formées au gré du passage de véhicules. Et pourtant, les différents points de vue pour admirer la campagne font une fois de plus oublier la peine que nous mettons à l’ouvrage. La magie opère.
Constamment assoiffés, les haltes se multiplient dans les villages. L’air chaud concentré sur le bas plateau nous coupe les jambes, les relances sont timides. Saint Palais semble plus s’éloigner que se rapprocher. Enfin, une ville se dessine comme un mirage entre les collines. Nous décidons que l’Hôtel de la Paix accueillera pour la nuit nos silhouettes asséchées. Un bon repas et un bon matelas font renaître des forces insoupçonnées.
Les partenaires de ce périple en Euskal Herria : Ravito I Origine Cycles