La Conjuration est une expérience. Une exploration. Le recueil d’impressions nocturnes et épisodiques alimenté par Foucauld Duchange et Arnaud Lajeunie depuis 2008.

« Longtemps, nous avons partagé nos découvertes : des clips de dirty south ou de minimale teutonne, des photographes amateurs de filles légères, des fringues scandinaves et de la littérature romantique. Nous avons couru les rues de New York, évoqué des rencontres au coin de la rue avec des légendes du skate ou organisé des soirées dans un club tamisé. Nous nous sommes même essayé à la critique gastronomique mais un commentateur anonyme nous a vivement conseillé de laisser l’assiette aux spécialistes et de retourner à nos planches à roulettes. »

Le blog traitait dans ses primes éditions de planche à roulettes. Il s’est mué en carnet de voyage. Puis vint l’envie de raconter des aventures cyclistes. La Conjuration a affirmé dès lors une position claire vis-à-vis du vélo. Une lucidité inédite face à la Chose roulante.

« Nous ne sommes pas comme nos aînés les Mamils, ces Middle-aged men in lycra qui cherchent à se prouver quelque chose en se mettant au sport. Nous ne sortons pas à vélo comme on sort un chien dans la rue, un hamster dans sa roue, un taulard dans la cour. Nous ne pédalons pas pour nous défouler : l’acte ne serait qu’un temps mort, toujours trop vain. De ces Mamils, nous partageons l’intensité de leur passion de néophytes, mais nous n’avons rien à nous prouver. Ou peut-être que si : nous cherchons la preuve que nous sommes encore libres. »

Et cette liberté a fini par pousser les conjurés sur les chemins de L’Eroica Britannia au sein du peloton d’une Redingote-Express réunissant amateurs de belles choses et de cool dans la connivence cycliste. Le vélo prenant le pas dans le propos. Plat pays, voyagepirate ou classique du cinéma s’emparant de l’écran. De l’instant.

« Le vélo nous hante. Il nous hante par son histoire, et celle qu’il faut écrire. Peut-être parce qu’il est à l’image de la vie, mais d’une vie épurée d’un certain superflu, rendue à l’essentiel. Un essentiel d’effort et de joies, de difficultés et de récompenses, de solitude et d’amitié. La route aiguise l’œil et l’oreille. »