Max Leonard écrit. Il écrit bien. Il écrit vélo. Quand il ne rédige pas pour les autres — Rapha et diverses sommités du milieu — il publie des ouvrages qui sortent du lot cycliste. Lanterne rouge: the last man in the Tour de France, son premier essai littéraire publié en 2015, est une ode au courage, le récit de la course vue de l’arrière. Ce livre dresse le portrait de celui qui échappe aux lumières de la gloire. Le dernier du classement. Celui qui se débat pour ne pas se faire rattraper par la voiture-balai et terminer l’étape dans le temps imparti par les autorités de la Grande Boucle.

Max, en écrivant, Higher Calling: Road Cycling’s Obsession with the Mountains, s’est également attaqué à ce que certains — les piétons invétérés — considèrent comme une énigme : cette force qui pousse le cycliste à aller au-devant de la difficulté et de la douleur en s’attaquant aux grands cols. En dix chapitres, il décrit une élan, une attraction. Il évoque le sommet. Il détaille l’ascension. Il décrit les sensations. Il explique. Au risque de ne pas être entendu.

Depuis 2016, il est le mollet ouvrier d’Isola Presse, petite société d’édition qui propose des livres décalés qui intriguent l’esprit curieux. Le premier à être sorti de la presse est le très énigmatique Bunker research. Max s’épanche, au gré d’une superbe réalisation graphique à mettre au crédit de Myfanwy Vernon-Hunt, sur les fortifications dressées dans les Alpes françaises, dans le prolongement de la ligne Maginot, pour prévenir d’éventuelles tentations belliqueuses du Duce Mussolini. D’aucuns pourront s’étonner du lien entre ces constructions et le vélo. ll se révèle pourtant quand on découvre que l’auteur s’est adjoint les services photographiques de Camille McMillan, connu pour ses performances au guidon. L’ascension des grands cols alpins a sans doute été l’occasion de découvrir ces vestiges parmi la végétation d’altitude, et de s’intriguer au point d’en produire un catalogue.

La deuxième production d’Isola est dédiée aux coureurs qui ont participé à la légende de l’Enfer du Nord. The Men of Paris-Roubaix est un livre de portraits. Ils exposent des visages, des corps, des machines que les pavés ont poussé dans leurs derniers retranchements. Issus des archives de la Bibliothèque Nationale de France, les clichés présentés révèlent les conditions dans lesquelles les premiers participants de cette course, véritables Forçats de la route, produisaient leur effort et s’éreintaient en quête d’une gloire hypothétique.

Rough Stuff Cycling in the Alps est le nouvel acte de l’aventure de Max Leonard. Publié dans une version originale en 2002, ce guide particulièrement documenté est le carnet des voyages cyclistes réalisés par Fred Wright dans les Alpes. Précurseur d’un mouvement que l’on nomme aujourd’hui le gravel, Fred s’est défait de la rocaille, de la glace et du dénivelé pour ramener un récit détaillé de son aventure. Isola Press est l’éditeur par lequel cette aventure va prendre un nouveau chemin. La voie de notre curiosité. En ligne droite vers la passion.