Avoir la chance d’accéder au meilleur de la presse cycliste et partager un extrait qui a retenu l’attention : telle est l’intention de cette rubrique de Gravillon baptisée « Morceau choisi ».

Nouvel invité de cette série d’articles qui rend hommage à l’écrit, à l’encre et au papier : le magazine 200 dans sa déclinaison automne 2019.

Matthieu Lifschitz a pris le départ de la Transcontinental Race à trois reprises, sur sept éditions possibles, arborant à chaque fois une casquette frappée du numéro 109 de vaillant participant. Au terme de quelque 4150 kilomètres et 16 jours roulés à travers l’Europe sur l’édition 2019, il nous livre son regard sur la performance cycliste, sur laquelle chacun voit guidon à sa porte.

« À vrai dire, ces conditions, on s’y attend un peu avant le départ. On les devance lorsqu’on cherche le meilleur équipement, lorsqu’on dessine les grandes lignes de nos options de repos, le rythme idéal à adopter.
J’ai évolué dans l’univers de la longue distance avec, comme dogme de fond, une certaine idée de l’autonomie, plus aventureuse que performante. Les fondements ? Partir léger, se ressourcer de temps à autre dans des hôtels, mais être capable d’installer un bivouac en toutes conditions et de faire face à toutes les situations avec mon matériel.
Étant bien plus un randonneur contemplatif qu’un coursier, je mise tout sur le temps de déplacement, faisant de mon mieux avec mes capacités physiques, et jouant sur des amplitudes avoisinant les 18 heures de vélo par jour, parfois plus.
D’autres font un tout autre calcul. La dimension sportive prend le dessus sur l’aventure. Ayant compris qu’avec l’entraînement, la patience et la volonté nécessaires, finir une TCR est à la portée de chacun, de « nouveaux » cyclistes s’engagent. Ils ont un profil différent. Ils sont souvent issus des cyclosportives ou possèdent un niveau athlétique certain. Les montures sont légères, l’équipement est réduit à son minimum, quelques vêtements et du basique. La tactique est simple : rouler à bloc, se reposer sur un banc si vraiment nécessaire, rouler à bloc, sortir sa carte bleue pour un hôtel ou au moindre problème. Rouler à bloc, et recommencer. »

La suite de ce texte « La trilogie de la casquette 109 », écrit par Matthieu Lifschitz, dans le numéro 22 de 200.