Avoir la chance d’accéder au meilleur de la presse cycliste et partager un extrait qui a retenu l’attention : telle est l’intention de cette rubrique de Gravillon baptisée « Morceau choisi ».

Nouvel invité de cette série d’articles qui rend hommage à l’écrit, à l’encre et au papier : le magazine Pédale publié en août 2020.

Ce nouvel épisode du magazine annuel Pédale ne consacre pas sa couverture véritablement à une légende du cyclisme. Il fait la part belle à la famiglia. À l’entourage proche d’un coureur qui reste encore un champion dans la mémoire des tifosi. Et en particulier à Tonina, la mamma de Marco Pantani qui raconte les coulisses et la part d’ombre d’il pirata du peloton.

« Tonina, elle, ne voit rien du spectacle.Elle regarde les étapes importantes en fumant compulsivement et en fermant les yeux dans les descentes. Pas d’intérêt, ou si peu, pour les classements, les records, les maillots distinctifs. « J’avais juste peur qu’il tombe encore », concède-t-elle. Sa fierté, ce sont les bouquets de fleurs que son fils lui envoie après chaque victoire et avec lesquels elle décore son kiosque. Lors de l’immense fête qui marque le retour du Pirata de Cesenatico, elle est un personnage secondaire. Tandis que le pays tout entier, de Trente à Palerme, converge vers l’Adriatique pour fêter l’homme qui a sauvé le cyclisme et que son commerce est devenu, pour un court instant, le toit du monde, la mère du champion reste derrière les fourneaux, les mains dans la farine, à se tuer les doigts « en pétrissant plus de 100 kilos de pâte par jour ». Plus de 20 ans plus tard, elle ne bombe toujours pas le torse : elle n’a pas vu son fils devenir un champion, encore moins une idole. Elle s’en excuse presque. »

La suite de ce texte « Mère et montagne », écrit par Lucas Duvernet-Coppola et Stéphane Régy, dans le nouveau numéro de Pédale.