Avoir la chance d’accéder au meilleur de la presse cycliste et partager un extrait qui a retenu l’attention : telle est l’intention de cette rubrique de Gravillon baptisée « Morceau choisi ».

Nouvel invité de cette série d’articles qui rend hommage à l’écrit, à l’encre et au papier : le hors-série Gravel du magazine Vélo Vert  dans sa déclinaison automne 2021.

Tandis que nombre de marques investies dans l’équipement gravel proposent aujourd’hui chemises à carreaux et shorts tant cargo qu’évasés, Christophe Le Gall nous replonge à l’époque où cette tenue régnait en maître dans l’aventure vélo. Parmi les adeptes de ce combo textile, les membres du club anglais Rough Stuff Fellowship, créé à la fin des années 1950, ont participé au développement de la pratique tout-terrain du vélo, bien avant que les roues cramponnées de nos gravels viennent attaquer la caillasse. Un voyage à travers le temps et l’espace enrichi des superbes photos de la collection accumulée par le club au cours des décennies.

« Il ya quelques années de cela, Geoff Smith a été nommé président du club et il veille religieusement sur les milliers de photos de la vénérable institution.
Sur les photos, les vélos sont omniprésents mais on voit rarement les membres du club pédaler. Une sorte de running gag, l’humour anglais sans doute, comme si le vélo n’était que le prétexte à leurs épopées. Comme le nain de jardin d’Amélie Poulain pour prendre une référence française…
Les photos sont toujours très esthétiques, les situations parfois périlleuses. De grands enfants sur leurs drôles de machines.
Des images du passé, d’un temps révolu où le cyclisme se pratiquait en bermuda et chemise. Les hommes étaient rasés de près en toutes circonstances et pour rien au monde ils n’auraient dérogé au sacro-saint rituel du TEA TIME ! Le flegme britannique dans toute sa splendeur, poussé à son paroxysme.
Ces images sont furieusement anglaises, parfois décalées, souvent émouvantes tant le bonheur se lit sur les visages malgré la fatigue. C’est délicieusement kitch et en même temps très actuel. Ça se déguste comme un bonbon acidulé et chaque photo donne envie de voir la suivante.
L’irrésistible attirance des grands espaces. L’histoire d’un éternel recommencement. Les casques ont replacé les chapeaux, les bérets et les casquettes. Les chevaux sont devenus des randonneuses qui se sont à leur tour transformées en Gravels. Les fontes des cavaliers sont devenues des sacoches en cuir et s’appellent maintenant bagagerie ou encore bike packing. »

La suite de ce texte « Rough Stuff Fellowship », écrit par Christophe Le Gall, dans le numéro #2 du hors-série Gravel du magazine Vélo Vert