Avoir la chance d’accéder au meilleur de la presse cycliste et partager un extrait qui a retenu l’attention : telle est l’intention de cette rubrique de Gravillon baptisée « Morceau choisi ».

Nouvel invité de cette série d’articles qui rend hommage à l’écrit, à l’encre et au papier : le magazine 200 dans sa déclinaison hiver 2022.

Qui pouvait imaginer faire un lien entre le conflit qui dévaste actuellement l’Ukraine, par le fait d’un fou de guerre, et le cyclisme qui s’aventure sur grandes distances, par l’amour d’un fou de vélo ? Patrick Miette est le chainon de cette histoire incroyable. Parti du Sacré-Cœur à Paris en novembre 2022, il a rejoint la place Maïdan à Kyiv au terme de 2 500 kilomètres. Un périple tant hivernal qu’extraordinaire pour clamer son amour à la femme qu’il aime — Yuliia — et son admiration au peule ukrainien.

Tout l’amour
Comme beaucoup de femmes et d’enfants, Yuliia a emprunté les sentiers de l’exode afin de pouvoir échapper à la monstruosité des troupes russes. Son périple a été long et infernal. Elle est allée récupérer sa famille à Lviv. Ensemble, ils ont passé la frontière, après avoir dû patienter quelques jours et des heures durant dans le froid glacial, pour être finalement récupérés par des cousins et emmenés en sécurité à Riga, en Lettonie.
De mon côté, je suis resté en Ukraine pour des rasions professionnelles. Coincé à Kyiv, j’y ai couvert l’actualité pour France 2 jusqu’à la fin du mois de mars, date à laquelle j’ai pu m’échapper par le sud et sortir du pays pour passer en Moldavie.
Cette rencontre avec Yuliia et ces semaines d’inconnu, d’abomination et d’effroi m’ont bouleversé à jamais. J’avais un besoin irrépressible de revoir Yuliia. Je lui ai proposé de venir me voir à Paris pour une simple visite. Elle est aujourd’hui à mes côtés et je l’espère pour encore longtemps. En bon retraité des courses de longue distance [Patrick a terminé cinq fois la Transcontinental Race, N.D.L.R.], j’ai voulu lui signifier toute l’admiration et tout l’amour que lui porte en enfourchant ma bicyclette chez moi, à Paris, pour la rejoindre chez elle, à Kyiv, le temps d’une si rare visite familiale. Notre point de rendez-vous serait l’endroit précis où nous nous sommes rencontrés pour la première fois : un kiosque et café de la place Maïdan.

La suite de ce texte « Yuliia ! Paris-Kiev par amour », écrit par Patrick Miette, dans le numéro 35 de 200.