Avoir la chance d’accéder au meilleur de la presse cycliste et partager un extrait qui a retenu l’attention : telle est l’intention de cette rubrique de Gravillon baptisée « Morceau choisi ».

Nouvel invité de cette série d’articles qui rend hommage à l’écrit, à l’encre et au papier : le magazine Pédale ! dans sa déclinaison été 2024.

Il existe des monuments cyclistes de toutes sortes. Ceux qui jettent les coureurs sur les pavés au printemps de chaque année, forgeant la légende de générations successives de baroudeurs. Et ceux qui ont surnagé au terme d’une carrière riche en exploits et continuent d’attirer les foules sur leur passage. Bernard Thévenet appartient à cette deuxième catégorie. De cette trempe de monuments vivants qui aiment serrer des mains, distiller des sourires et échanger des bons mots. Pierre-Philippe Berson a pris sa roue le temps d’un Dauphiné, constatant l’engouement que l’homme, au-delà du coureur de talent, suscite toujours.

Lui aussi n’est pas loin d’être une divinité, avec un mausolée à sa gloire. Le temple est accolé au bar-tabac. L’Île aux trésors, bricolé sous la pergola où s’amoncèlent les reliques de sa carrière. Son vélo Peugeot, un maillot jaune de 1975, dossard n°51, une pancarte « Allez Bernard », une photo de lui à l’assaut du col du Glandon ou son écharpe de champion de Bourgogne juniors. Ne manquent que les bougies. Thévenet s’attarde devant ces antiquités d’ordinaire exposées dans un musée qui lui est consacré à Charolles. Il le connaît bien, c’est lui qui a donné presque toutes les pièces. « Je vais pas garder ça dans mon salon, j’en ferais quoi ? » balaye le champion, peu porté sur l’ego trip. De ses douze années de professionnalisme, il n’a conservé chez lui que deux maillots jaunes. Celui de la dernière étape de son Tour victorieux de 1977 et son tout premier, le plus retentissant, celui qu’il a arraché des épaules de Merckx à Pra Loup le 13 juillet 1975.

La suite de ce texte « Le pays de Nanard », écrit par Pierre-Philippe Berson, dans le nouveau numéro de Pédale !