Avoir la chance d’accéder au meilleur de la presse cycliste et partager un extrait qui a retenu l’attention : telle est l’intention de cette rubrique de Gravillon baptisée « Morceau choisi ».

Nouvel invité de cette série d’articles qui rend hommage à l’écrit, à l’encre et au papier : le magazine 200 dans sa déclinaison hiver 2024-25.

François Paoletti et Matthieu Lifschitz ont fait un pas de travers. Ils ont choisi d’aller rouler à l’écart, en Basilicate, région du Sud de l’Italie qui a su révéler sa splendeur aux yeux des deux cyclistes ébahis. Ils se sont extraits de l’agitation de Naples pour partir vers l’Est, poursuivant leur chemin au-delà d’Eboli où le Christ, selon le livre de Carlo Levi, s’est arrêté. Si Jésus et le narrateur de cet ouvrage majeur de la littérature italienne se sont attardés en Campanie pour tendre la main aux paysans miséreux des années 1930, l’écrivain italien a choisi pour sa part de s’installer et de finir sa vie à Aliano, village de quelques centaines d’âmes situé dans cette Basilicate traversée aujourd’hui à vélo.

L’apparition
Nous ne sommes pas arrêtés à Potenza. Mais quelque chose a basculé quand la lumière a commencé à baisser, posant sur les montagnes un voilage de plus en plus orangé.
C’est le moment que la trace a choisi pour quitter la route et prendre à droite un chemin défoncé. Nous avons plongé vers la vallée, mains en bas du cintre, doigts sur les freins serrés. Des patous nous ont pris à partie, nos vélos ont failli s’embourber, c’est peut-être là, dans les cailloux, que nos doutes se sont tous envolés. L’aventure et la Basilicate venaient de nous rattraper. Une heure plus tard, Castelmezzano faisait son apparition.

La suite de ce texte « La résurrection« , écrit par François Paoletti, dans le nouveau numéro de 200.