
Avoir la chance d’accéder au meilleur de la presse cycliste et partager un extrait qui a retenu l’attention : telle est l’intention de cette rubrique de Gravillon baptisée « Morceau choisi ».
Nouvel invité de cette série d’articles qui rend hommage à l’écrit, à l’encre et au papier : le magazine Traverse dans sa déclinaison printemps 2025.
Le magazine Traverse est de retour, célébrant comme jamais le tourisme à vélo en France et au-delà. Chaque numéro fait honneur à une véloroute. Le numéro #2 du trimestriel des éditions Foutrement Large roule cette fois sur chaque rive de la Manche pour relier Paris à Londres sur les traces de « l’Avenue verte« . Un mini-périple au guidon de vélos français et anglais pour savoir rouler tantôt à droite, tantôt à gauche.
Les canyons
La véloroute longe les joncs, la grève, la mer. Elle entre dans les terres après moins de 10 km de mélancolie humide et de résidences désertes. On a le droit, forcément, pour sa première incursion anglaise, de craindre la conduite à gauche. Elle n’est rien.
Le danger, s’il y en a un, n’est pas là mais dans l’absence résolu de bas-côté, dont on découvre qu’il est un concept continental. La poignée gauche de votre guidon frôle un mur végétal, puisque les haies sont hautes et les routes, donc, des canyons miniatures. Sinon, ô surprise, il suffit de pédaler.
Les conducteurs anglais sont rudes et peu amènes, y compris les conductrices en permanente et Land Rover — les clichés ne sont pas totalement des clichés pour rien. Mais c’est sans agressivité. Le génie civil anglais aussi est rude. C’est sans agressivité, bis, mais avec des pourcentages redoutables — de la côte à Polegate, vous êtes sur la route. Le lacet aussi est continental. Une côte anglaise est une planche à bascule. Elle ne négocie pas. Pourquoi le ferait-elle ?
La suite de ce texte « Paris-Londres, l’aventure cordiale », écrit par Alain Servan-Puiseux, dans le numéro #2 de Traverse.