MORCEAU CHOISI #62 : PÉDALE ! – ÉTÉ 2025 – « BON DIEU, LA FRINGALE ! »

Avoir la chance d’accéder au meilleur de la presse cycliste et partager un extrait qui a retenu l’attention : telle est l’intention de cette rubrique de Gravillon baptisée « Morceau choisi ».

Nouvel invité de cette série d’articles qui rend hommage à l’écrit, à l’encre et au papier : le magazine Pédale ! dans sa déclinaison été 2025.

Le coup de bambou, la tête dans le sac, les jambes en vrac… Nombreuses sont les expressions pour qualifier les instants cruels où la fameuse « fringale » vient frapper. Cette faiblesse qui sait punir le cycliste imprudent n’ayant pas pris soin suffisamment tôt de plonger la main dans la poche ou de la tendre vers le bidon. Théo Denmat décrit cette sensation ressentie indifféremment par le professionnel et l’amateur, cette détresse qui oblige à poser pied à terre et transforme l’euphorie en agonie.

AVANT
C’est aussi con qu’un jongleur qui fait tomber sa quille : quand le sachet a glissé de vos doigts, au début de la descente, vous n’avez rien pu faire. Quarante-cinq grammes de glucides répandus sur le sol, comme ça, en haut d’une bosse, 45 grammes que vous aviez prévu d’avaler plus en prévention qu’autre chose, parce que les anciens vous ont assez rabâché qu’il faut manger avant d’avoir faim, comme les alcooliques boivent avant d’avoir soif. Mais au fond, vous vous en foutiez un peu : vous avez décidé de foncer. Les cheveux au vent, alors que votre nez s’emplissait des odeurs de l’été et du frisson de la descente, que le pollen du colza se collait à votre peau et que vos jambes, elles, tournaient à plein régime, vous n’avez pas vu le drame se dessiner ni ce type sortir des buissons, la bave aux lèvres et les yeux exorbités, un grand marteau planqué dans le dos.

La suite de ce texte « Bon dieu, la fringale ! », écrit par Théo Denmat, dans le nouveau numéro de Pédale !

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