
MORCEAU CHOISI #65 : MAGAZINE 200 – AUTOMNE 2025 – « SOPHIE, LES BISONS, LE FEU ET LES FLEURS
Guillaume Boncoeur 15 octobre 2025Avoir la chance d’accéder au meilleur de la presse cycliste et partager un extrait qui a retenu l’attention : telle est l’intention de cette rubrique de Gravillon baptisée « Morceau choisi ».
Nouvel invité de cette série d’articles qui rend hommage à l’écrit, à l’encre et au papier : le magazine 200 dans sa déclinaison automne 2025.
Sophie Planque est partie en 2024 à la rencontre de sa « moitié » — méconnue — polonaise. Depuis l’enfance et des fêtes de Noël célébrées en famille dans cette terre, elle n’était pas revenue en Pologne. Elle s’est lancée dans un voyage de 1 500 kilomètres à vélo pour traverser le pays, se mesurer à une nature sauvage et à appréhender un quotidien émaillé de tensions, à s’émerveiller (souvent) et rencontrer des hostilités (parfois). Un périple en solo pour renouer une relation qui s’est étiolée au cours des 25 dernières années passées loin de cette famille maternelle.
Le langage des bisons
Ma phrase fétiche. Mon mantra.
Comme je suis passée par la forêt, je n’ai pas été arrêtée par un barrage militaire. Je tente de l’expliquer avec mes mains et quelques phrases mal organisées. Je comprends que je suis bloquée dans ce village de quelque 2 000 habitants pour les prochains jours, le temps que ma situation se calme. Un militaire aurait été assassiné à la frontière. La Pologne montre les crocs.
Je réussis à me faire héberger par une femme pour quelques jours. Je ne roule que depuis peu de jours et je crois que je fais face à ce qu’est la Pologne dans sa plus grande complexité. Elle est riche d’un point de vue naturel, culturel, dans ses paysages et sa campagne, ses forêts et sa biodiversité. Elle est aussi divisée et violente. Il y a ceux qui sont pour aider les migrants, ceux qui sont pour le mur. Ceux qui se taisent. Ceux qui s’enferment.
Avec mon vélo, incognito dans cette zone tampon, je me promène, je découvre les moindres recoins de la forêt secondaire puis primaire dans laquelle on ne peut entrer qu’avec un guide ou un biologiste.
J’use de mon pouvoir de persuasion et de ma bonne humeur pour me rendre dans la réserve dite « stricte ». Au petit matin, je pars observer les bisons sauvages qui, dès l’aurore, sortent de la forêt pour venir brouter dans les plaines. Lorsque le soleil est suffisamment haut, ils retournent se terrer entre les larges troncs. Les bisons sont comme les ours (et comme les mecs en général… oui, j’ose la comparaison). Il faut comprendre quelles sont leurs personnalité et sensibilité, et leur degré d’acceptation de notre présence sur leur territoire, avant de tenter une approche. Au risque d’y laisser des plumes.
La suite de ce texte « Sophie, les bisons, le feu et les fleurs », écrit par Sophie Planque, dans le nouveau numéro de 200.
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