MORCEAU CHOISI #67 : CYCLE ! – AUTOMNE 2025 – « DANS LA ROUE DE CHARLES-ALBERT CINGRIA »

Avoir la chance d’accéder au meilleur de la presse cycliste et partager un extrait qui a retenu l’attention : telle est l’intention de cette rubrique de Gravillon baptisée « Morceau choisi ».

Nouvel invité de cette série d’articles qui rend hommage à l’écrit, à l’encre et au papier : le magazine Cycle! dans sa déclinaison automne 2025.

Claude Marthaler aime les aventures à vélo. Il aime les partager. À l’instar de l’écrivain Charles-Albert Cingria dont il dresse le portrait. Il évoque le souvenir de l’auteur, le décrivant en introduction comme « l’écrivain suisse romand le plus cycliste et le plus littéraire des cyclotouristes ».

Dans l’œuvre de Cingria, le vélo est un puissant lien entre terre et ciel, physique et métaphorique : « Ma tête est purifiée, comme je file, sans montée, sans descente, des heures. Ma tête est le cristal même. » Réflexion qu’il reprend ailleurs : « Aucune fatigue. Cela pourrait être éternel (…) Par le bas, je reste animal, mais je suis une boule. » Une impression de corps à l’ouvrage, littéralement de centaure métallo-humain propre à chaque cycliste, une vision qui aurait certainement plu à Antoine Blondin, écrivain du vélo et inénarrable commentateur du Tour de France qui professait, entre autres, que parmi les coureurs « même le premier arrive dans un état second »… Pour Blondin comme pour Cindria, l’homme ne naîtrait qu’en selle.Le vélo serait le véhicule du cheminement, de l’enchantement, de la coïncidence, de l’advenir
Enfourchant sa bicyclette, l’immensément petite Suisse lui est d’abord un vaste programme littéraire, selon sa formule consacrée : « Un mètre carré, et l’univers. » Il s’étonne de tout, s’attache au moindre détail qui révèle un monde en soi. Vélosophe avant l’heure et « rôdeur ensorcelé », de ses pupilles dilatées, il nous fait redécouvrir le monde proche et familier : « Étonnez-vous de ce soleil avant d’en réclamer un autre. »

La suite de ce texte « Dans la roue de Charles-Albert Cingria », écrit par Claude Marthaler, dans le numéro 26 de Cycle!.

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