Des neuf classiques que j’ai choisi de revivre, cette course est la plus jeune et en même temps la plus « vintage », les autres se classant plutôt dans la catégorie « antiquités ». C’est drôle mais je viens seulement de prendre conscience qu’elle et moi avons sensiblement le même âge. Elle est de 66 et moi de 68. Deux enfants de ces seventies dont la mode n’en finit plus de perdurer.

Avec l’Amstel le monde change : l’avenir est aux marques, à l’urbain et au pavillonnaire ; les toits s’aplatissent ; les maisons deviennent « contemporaines » ; les centrales électriques poussent comme des champignons et alimentent l’agro… alimentaire.

Avec l’Amstel le monde change : c’est inscrit dans son tracé si ramassé. L’autoroute et l’aéroport te conduisent sur une plage en France ou en Espagne. Far is beautiful. Le vélo est dépassé. Donc, à quoi bon trop s’éloigner ? Je m’avance sans doute, mais l’un des bénéfices du vélo est de pouvoir se perdre. Et à défaut de se perdre sur la route (ce qui n’est jamais exclu malgré les GPS), on peut se perdre aussi en hypothèses.

Si ça vous intéresse, j’ai raconté ma course sur leJDD.fr. Comment elle a failli ne jamais commencer. L’exigence du parcours et la pluie qui semble trouver ma compagnie si agréable qu’elle veut toujours m’accompagner. Et puis enfin la manière plutôt jolie dont tout cela s’est terminé. Mais je vous laisse en juger…

Eddy 73 : une saison de classiques sur les traces d’Eddy Merckx