Gravillon suit depuis plusieurs années le manège cycliste des Chats Noirs sur les réseaux sociaux. La mise en scène des photos, l’écriture des légendes et le décalage des publications ne pouvaient que retenir notre attention. Mais rien ne laissait supposer que, derrière ce peloton aux sorties humoristiquement orchestrées, se cachait un seul et même homme, dupliqué en nombre sur les clichés.

Cet individu photographe et -graphié s’appelle Boris Thomas. Il a choisi de baptiser son projet du nom des Chats Noirs en référence à un « clan » d’amis montagnards qui arpentaient les Pyrénées au début du XXe siècle et dont certains pratiquaient le cyclotourisme au sein du dénommé Kroquant-Club.

Les Chats Noirs d’aujourd’hui se lancent dans des aventures qui ne sont pas sérieuses. Mais ils le font avec application. Qu’il s’agisse de monter le col d’Aubisque de nuit ou de relier Pau à Montpellier en deux jours. Leur logo, inspiré de celui des baroudeurs du siècle dernier, s’affichent sur les maillots, les casquettes et les sacoches. Le panneau d’un lieu-dit a même pris fictivement le nom de ces sombres félins.

Par la volonté de leur créateur, les Chats Noirs sont tour à tour gastronomes quand ils s’attaquent à une route des vins, ingénieurs quand ils s’évertuent à être aérodynamiques et même Chats Noirs (allitération en « Chats Noirs ») quand les crevaisons s’acharnent et retardent leur progression sur les chemins empierrés.