Sillonner les coins les moins connus du nord de l'Espagne © Weronika Szalas
À l’instar du partenariat mené avec The Spoken depuis de nombreuses années, The Radavist aura désormais droit de cité sur Gravillon, nous ouvrant chaque mois de nouveaux horizons cyclistes à travers le monde, sur des terrains inédits, aux commandes de machines aux guidons droits ou cintrés, sur le bitume parfois et le gravier souvent.
Les récits de The Radavist #12 : sillonner les coins les moins connus du nord de l’Espagne
[Par Weronika Szalas]
Armée d’un vélo, d’un appareil photo et de beaucoup de curiosité, Weronika Szalas est partie pendant un mois sillonner le nord de l’Espagne. L’objectif principal de son voyage était de visiter le parc national des Picos de Europa, dans la province des Asturies, mais elle n’a pas pu s’empêcher de passer du temps à faire un détour par León et la Cantabrie. Lisez son récit pour découvrir quelques-uns des coins les moins connus d’Espagne.
Je m’appelle Werka. Je fais beaucoup de vélo, généralement avec un appareil photo attaché dans le dos. Ces derniers temps, j’ai travaillé à Tenerife, dans les îles Canaries, pendant la moitié la plus froide de l’année, et j’ai fait du vélo à travers les montagnes européennes pendant la partie la plus chaude.
Cette année, j’ai décidé de me lancer dans une aventure dans le nord de l’Espagne. L’inspiration m’est venue en découvrant le parc national des Picos de Europa sur internet, que j’ai eu envie d’explorer. J’avais d’abord en tête de me rendre dans la province des Asturies, où se trouve le parc, ce qui m’a ensuite amené à voyager également vers León et la Cantabrie.
Mais comme tous les bons récits de voyage, le début du mien a pris une tournure originale. Je suis arrivée en avion à Oviedo tard dans la soirée et il était plus de minuit quand j’ai fini de remonter mon vélo et trouvé un emplacement de camping dans le noir sur une plage voisine. La nuit a été courte. Le lendemain matin, je me suis réveillée assez fatiguée et, dans mon état de somnolence, je n’ai pas remarqué que j’avais perdu mes arceaux de tente quelque part au cours des 15 premiers kilomètres. J’avais dû mal les attacher… certainement. J’ai fait plusieurs allers-retours mais sans succès.
J’ai trouvé un hôte Warmshower (c’est une application sur laquelle les gens proposent un hébergement aux voyageurs à vélo) à Oviedo et j’ai décidé d’attendre pendant quelques jours la nouvelle tente que j’avais commandée car, bien sûr, il n’était pas possible de remplacer uniquement les arceaux. Mon hôte, Jésus, s’est avéré amusant et attentionné. «Avez-vous déjà essayé du cidre?» m’a-t-il demandé un soir. Boire du cidre est une grande tradition dans les Asturies. Nous sommes allés dans l’une des nombreuses cidreries d’Oviedo. Je pensais que tu en commandais juste une pinte, comme une bière. Mais la seule option est une bouteille de 750 ml. Un serveur vient vous servir en tenant la bouteille très haute et le verre très bas pour que la boisson perde son acidité au passage. Ensuite, vous êtes censé le boire immédiatement et d’un seul coup. Le serveur revient pour un autre tour au bout de quelques minutes. Je l’avoue : c’est très savoureux et ça marche très vite. Après quelques jours passés à boire de grandes quantités de très bon café (Jésus était barista), à discuter et à explorer les environs, la nouvelle tente est arrivée et j’étais prête à partir.
Je suis partie en direction de deux parcs naturels : Las Ubiñas-La Mesa et Somiedo avant de me diriger vers les Picos de Europa. J’ai découvert ces endroits en passant certaines de mes soirées à parcourir les cartes en ligne et à consulter le mode satellite. L’idée était juste de passer par là… La météo n’était pas exactement de mon côté avec de nombreux jours de pluie et des températures atteignant un maximum de 8 degrés pendant la journée et autour de zéro pendant la nuit, mais finalement, j’ai apprécié ce temps maussade. Il semblait faire partie du paysage. Ce fut un mois de mai assez inhabituel dans le nord de l’Espagne.
La suite du récit en anglais :