Avoir la chance d’accéder au meilleur de la presse cycliste et partager un extrait qui a retenu l’attention : telle est l’intention de cette rubrique de Gravillon baptisée « Morceau choisi ».

Nouvel invité de cette série d’articles qui rend hommage à l’écrit, à l’encre et au papier : le magazine 200 dans sa déclinaison été 2023.

Quelques jours après la disparition de Jean-Louis Murat, le magazine 200 est parti voir si ses chansons continuaient de résonner au sommet de la Croix-Morand. Et rouler sur les plateaux en quête de solitude et d’éblouissement, quelques bribes de mots, de vers et de refrains en tête sur les pentes auvergnates balayées par le vent.

Respirer la beauté
Jean-Louis Murat avait une gueule d’ange, les yeux bleus et écrivait des chansons « comme on purgeait des vipères » (Perce-Neige). Il est partout sur ce plateau, avec ses guitares, ses psalmodies, sa sensualité et ses soupirs, son rock, sa pop et sa poésie tressée dans les herbes, sautant en croupe des bêtes, filant dans les fontaines. Son vélo fétiche était un Pinarello-Campagnolo. Il a suivi le Tour, plusieurs fois, jamais très longtemps. […] Musicalement Murat a tout exploré, sauf la batterie-fanfare, mais il a toujours suivi une constante : un tempo fluide et souple, un train facile, au sens rythmique du mot. Idéal pour pédaler sans lutter contre le vélo, avancer sans s’en rendre compte, et danser. Idéal pour se perdre dans ses pensées, les sentiments, et les laisser prendre les commandes. Idéal pour ralentir, encore et encore, pour se souvenir et respirer la beauté des prairies.

La suite de ce texte « Murat sans Murat » dans le nouveau numéro de 200.