À l’instar du partenariat mené avec The Spoken depuis de nombreuses années, The Radavist aura désormais droit de cité sur Gravillon, nous ouvrant chaque mois de nouveaux horizons cyclistes à travers le monde, sur des terrains inédits, aux commandes de machines aux guidons droits ou cintrés, sur le bitume parfois et le gravier souvent.

Les récits de The Radavist #13 : voyage à vélo sur le parcours de l’Italy Divide
[Par Hailey Moore]
Le voyage est souvent romancé. Et romantique : comment ne pas préférer se détourner de la routine, de la famille, des factures et du stress qui en découle, et partir à la découverte d’un nouvel endroit ? Et si partir en vacances signifie voyager, c’est aussi découvrir. Découvrir une nouvelle culture, de nouveaux paysages, de nouvelles expériences. Mais il est peut-être tout aussi important de trouver une nouvelle perspective sur notre quotidien.

Après deux semaines passées à faire du vélo en Italie en octobre, Hailey Moore réfléchit à ce qu’elle a découvert pendant son voyage et au paradoxe qui réside dans le fait d’essayer d’aller au-delà de la version Trip Advisor d’un lieu sans manquer les sites remarquables qu’il renferme. Poursuivez votre lecture pour découvrir les réflexions qui se sont emparées d’elle au fil de son Italy Divide entre Trente à Florence.

La rue étroite se dessinait dans la lumière encore grise du matin. Une reprise de la chanson « Wagon Wheel » passait à la radio dans le café, et les paroles vibrantes semblaient vraiment en décalage par rapport au fouillis de syllabes italiennes qui parvenaient à nos oreilles de la foule de lycéens qui passaient par là. Mais le café était bon : de petites tasses d’espresso accompagnées de petits pots d’eau chaude pour satisfaire nos habitudes américaines. Un brouillard persistant obscurcissait l’atmosphère, à l’instar de la fumée de cigarette en suspension, telle une toile d’araignée, dans le couloir voisin. Pourtant, nos vélos se tenaient prêts à proximité, insensibles et sans se laisser décourager.

Le projet était de parcourir l’Italy Divide – en partant du sud près de Naples pour arriver à une cinquantaine de kilomètres après l’arrivée située à Arco, dans la ville de Trente – puis de passer quelques jours dans les Dolomites italiennes, au nord. Au cours de ce séjour d’un mois – contraint par mes obligations professionnelles et celles de Tony, mon compagnon – nous disposions de deux semaines pour découvrir autant de choses que possible. C’était ma première visite en Italie et j’avais plein d’idées romantiques sur la façon dont le voyage pourrait se dérouler. Pourtant, j’ai suffisamment voyagé et fait de vélo pour savoir que tout ce qui brille n’est pas fait d’or, même dans un pays où il y a presque autant de formes de pâtes que de jours dans l’année.

Après avoir couvert le Komoot Slovenia Women’s bikepacking rally, nous avons pris le train (et même plusieurs trains) pour rejoindre la ville de Trente, située aux portes des Dolomites. Le rallye nous a fait traverser la ville côtière de Triest et passer quelques jours à Trente avant de nous lancer sur le parcours. Cela m’a permis de forger ma première impression sur une ville italienne. En me promenant lors de notre première soirée, j’ai été frappée par la façon dont le centre historique semblait être plus qu’un simple ensemble de bâtiments et de rues, mais une structure complexe. Les passages étaient étroits et sinueux, les places ouvertes pavées de briques ondulantes. Des murs qui s’incurvaient du haut jusqu’aux trottoirs sous les pieds, chaque surface semblait déformée, brisant les plans droits auxquels je suis si habitué aux États-Unis. Une grille mal alignée de couloirs rapprochés et d’arcades allongées limitait souvent les lignes de visibilité juste en bas du pâté de maisons et bloquait le passage. Cela semblait à la fois charmant et extrêmement empreint de la main de l’homme. Je ne m’étais jamais senti aussi profondément « à l’intérieur » d’une ville.

La suite du récit en anglais :