L’été 2021, après des mois d’empêchement, semble avoir invité l’amateur de vélo de caillasse à creuser de nouveaux sillons. Après le Gravel of Legend initié en juin sur les sentiers de la Vélo Francette et les aventures proposées par les GravelMan Series, en Euskadi et partout où le terrain se prête au jeu, les épreuves de 100 et 170 kilomètres organisées par Wish One fin août promettent moult émerveillement.

Sur ces terres d’Aubrac, au cœur desquelles le Lot aime serpenter et se jouer de la roche, le vélo se fraie un chemin, alternant les instants de vive sollicitation et de franc émerveillement. Après avoir quitté Saint-Geniez-d’Olt, village niché au pied des contreforts de l’Aubrac et traversé les rues encaissées de Saint-Eulalie-d’Olt, la trace s’émancipe et suit amoureusement les méandres de la rivière.

Au gré des kilomètres, le sentier s’escarpe et les pierres, brassées tour à tour par les coulées d’eau et la chaleur vive, s’hérissent comme autant de dards minéraux. Les roues doivent habilement trouver leur chemin et dodeliner parmi les dévers et les trous, au risque de voir un flanc de pneu se déchirer à la moindre inattention.

Le Lot, à l’instar de sa Dordogne de voisine, ralentit son flot dans des singles engoncées parmi les falaises. Le sentier, au fil des dénivelés qui augmentent, surplombe la lascive rivière. Encouragé par un printemps généreux en pluies, le cours est dense et la couleur de son onde se confond avec le vert de cette végétation que la chaleur de l’été n’a pas encore étouffée.

Au moindre rayon de soleil, la roche renvoie une vague étouffante. Lorsque les arbres viennent à manquer sur les surplombs les plus exposés, le chemin assèche la gorge. L’eau du bidon se réchauffe et envie la fraîcheur du Lot étincelant en contrebas. La langue, elle-même, est tentée de plonger dans le courant pour retrouver souplesse et bavardage.

Cette même dextérité de bouche que les vaches amassées sur les coteaux, brunes Limousine et Aubrac enchanteresses, font montre pour se régaler de l’herbe (encore) verte de juillet. Les bêtes se jouent de la pente et accompagnent le cycliste qui peine à trouver l’équilibre sur ces terrains accidentés. Certains perçoivent pourtant dans les yeux tendres du bovin l’appel des sirènes qui précipitent les marins à la mer.

Lorsque le retour s’impose, et que l’on doit s’éloigner à regret de la route prometteuse des épreuves Wish One, le spectacle continue de pousser aux applaudissements. Les façades des maisons de village, aux couleurs chaudes et enivrantes, invitent à la contemplation. L’acier du cadre est pris d’une envie soudaine d’embrasser la pierre et de participer à la majesté des matières.

Quand le sentier s’arrête et que le bitume reprend ses droits, le dénivelé continue de contraindre le pédalage. Pour rejoindre le plateau, la route n’hésite jamais à élever ses pourcentages. En direction de Verlac, hameau qui dévoile les premières rudesses de l’Aubrac, la pente se raidit. Après plusieurs kilomètres parmi les arbres, les épingles sont soudain submergées par le soleil et l’à-pic révèle tous ses vertiges.

Derrière ces panneaux annonciateurs de vie se nichent quelques maisons mais rares sont les âmes que l’on croise en chemin. La densité de population de ces terres est conforme à sa réputation : faible. Les troupeaux sont plus nombreux que les pelotons et les quelques voitures croisées en chemin sont parfois ensevelies par les ronces. Le silence règne en maître, à peine interrompu par la sonorité de cloches qui s’échappe des pâturages.

À mesure que le plateau approche et l’Aubrac dévoile sa hauteur, les voies se font nombreuses, comme autant de veines irriguant ces monts rocheux. Chemins de Compostelle et de Grande Randonnée règnent en maîtres dans l’altitude. Chaque balisage jaune est une promesse. Chaque flèche pointée est un espoir.

La rocaille se fait sombre. Les ocres et bruns des bords de Lot laissent place à des plaques et éclats gris teintés de reflets argentés. Lorsque le ciel se mêle à la danse et ne daigne s’éclaircir. Lorsqu’il mêle sa grisaille à celle du sol, les fleurs sauvages étincellent de mille feux. Les sentiers sont bordés de murets en pierre ancestrale et guident le cycliste en exploration. La trace se révèle tant sur le sol que sur l’écran du GPS.

Et comme une bête méritant du repos, le vélo aime à rejoindre son abri après une telle transhumance. Cette grange témoigne d’un passé révolu, une époque durant laquelle l’acier ne servait pas à cadrer les vélos mais à nourrir les hommes. Des siècles au cours desquels les mains étaient tannés par le labour, loin de considérations de cintre.

Pays de saveurs, l’Aubrac se devait de partager les secrets de son terroir et nous initier au goût de ses spécialités, viandes, Aligot et autre bières locales remplissant les panses de rouleurs aux yeux encore écartelés par le spectacle merveilleux de ce pays.

Le samedi 21 août 2021, Wish One, le fabricant de vélos du cru, vous propose de découvrir à votre tour les Causses et l’Aubrac à l’occasion d’épreuves gravel de 100 et 170 kilomètres.