Le Lot est terre de divagation, tant sur la route que dans la caillasse. Et un nouveau séjour à la [désormais célèbre] Bicicleta Ravito a fini de nous en convaincre. Sur le chemin du retour, après une dantesque montée du Ventoux par les chemins de traverse, le groupe a fait une halte à Souillac pour goûter aux joies de la causse.
Les qualificatifs (en -ants) pourraient manquer pour qualifier cette partie du Lot. Tantôt rafraîchissant lorsque le sentier sillonne le long de l’eau, tantôt étouffant quand le chemin s’aventure dans la roche surchauffée.
Et frôle parfois l’éreintant quand la pente dépasse les 15%, alors que le mollet pensait avoir tout connu sur les abruptes reliefs de Provence. Vient alors l’instant de trouver l’ultime force, le suprême équilibre, et de laisser son amour propre en route pour mettre pied à terre.
Nous avions quitté le Ventoux, gardant le souvenir d’une ascension magnifique et d’une agitation certaine. Nous sommes arrivés en terra bicicleta, pays de quiétude et de contemplation, pour lever le pied et épousseter la poussière accumulée sur nos montures fières d’un pédigrée unique. Mais de lever le pied nous avons été incapables. Pris au jeu de ces chemins roulants et verdoyants (rime !), le pédalage s’est de nouveau emballé. Très vite emballé. Et il a fallu que la nature déploie tous ses charmes pour que le rythme se tempère.
Là un chevreuil. Ici un papillon. Partout un panorama. Depuis les hauteurs, l’œil plonge dans les profondes forêts et généreux torrents. Le regard est vierge de toute circulation automobile et du moindre peloton cycliste.
Seul la secousse d’un caillou heurtant la gomme vient parfois extirper l’esprit de cet abandon. Une légère secousse qui ne fait que rajouter au ravissement et à l’envie de revenir explorer ces contrées plus intensément encore.
Merci à Topo Designs [Wigwam Store] pour le soutien logistique, à la Bicicleta Ravito pour la trace et l’accueil, formidable tant l’un que l’autre.
Gravillon à 10 ans. Et de plus en plus de dents. #gravillon10th