Avoir la chance d’accéder au meilleur de la presse cycliste et partager un extrait qui a retenu l’attention : telle est l’intention de cette rubrique de Gravillon baptisée « Morceau choisi ».

Nouvel invité de cette série d’articles qui rend hommage à l’écrit, à l’encre et au papier : le magazine Cycle! dans sa déclinaison printemps 2024.

Julien Bourgeois nous plonge dans la brume et la légende. Il nous entraîne dans les Pyrénées, au petit matin, en quête du serpent d’Isaby. Il part sur les traces de la bête à la force des pédales, croisant en chemin rocailles et brebis. À l’instar du forgeron qui a terrassé le monstre, il ferraille pour se défaire de la pente et finit par voir apparaître le lac dont les flots ondulants sont imprégnés du souvenir du reptile honi.

Je repense à ce qui m’amène ici. Ce serpent. On le dit long de cent toises, plus gros que le tronc d’un vieux chêne, à la peau rugueuse, à la langue aiguisée comme un rasoir et aux yeux étincelant comme des rubis. Il lui suffit d’ouvrir la gueule pour aspirer tout ce qui se trouve autour de lui. Jamais rassasié il grossit à mesure qu’il gobe pour aspirer tout ce qui se présente : troupeaux, chien ou berger, il engouffre tout. Rien ne lui échappe. Cette histoire fait partie des légendes pyrénéennes. Elle a traversé les âges comme un conte dont on ne peut dater ni retracer l’origine et se transmet aujourd’hui par les livres pour enfants. Isaby est une vallée qui se gagne après une ascension bien connue des cyclistes : Hautacam et le col de Tramassel. Mais avant de parler braquet, pourcentage et cadence de pédalage, revenons à notre serpent.

La suite de ce texte « Le serpent d’Isaby », écrit par Julien Bourgeois, dans le numéro 23 de Cycle !.