Nous pensions, depuis le départ de notre périple, devoir nous passer du fameux col de Pailhères, fermé pendant plusieurs semaines pour travaux. Mais au matin de ce 7 juillet, les panneaux encore présents la veille ont été écartés par quelques éclaireurs locaux. Un bitume lisse et luisant s’offre à l’étreinte de nos roues. Rien ne s’oppose à une ascension fantastique.

Over the crests

Vierge de toute présence humaine, après le départ des derniers engins de chantier, le col est terre d’asile pour les troupeaux de bovidés qui paissent et se déplacent en cohorte. Si le gravillon se fait rare sur ce tapis immaculé, les déjections sont à rouler avec précaution. De peu de gloire serait une chute sur une bouse fraîche.

Over the crests

Nous sommes à la veille de notre arrivée et la légèreté continue d’éteindre le groupe. Le pédalage est plus désinvolte. Les rires plus nombreux. Chacun, libéré de l’étau de ces cols qui poussent dans les derniers retranchements, se prête volontiers aux séances photo. Et l’arrivée au sommet est le prétexte à un arrêt interminable qui permet d’apprécier en long et dans tous les travers l’incroyable descente qui va bientôt s’offrir à nous.

Over the crests

D’abord libre, tel le cours d’un torrent de bitume dévalant la pente, cette descente devient soudain un circuit jalonné de plots blancs, hérissés le long de la route comme autant de bornes kilométriques nous rapprochant de la ligne d’arrivée. Nous semblons entrer dans un goulet qui va immanquablement nous diriger vers notre destination orientale.

Over the crests

Nous nous apprêtons à entrer dans le département des « PO » qui sera le terme de notre voyage. À 24 heures de notre objectif. De notre arrivée sur les Champs Élysées. Redescendus à des altitudes médianes, nous ressentons les effets de cette chaleur qui ne laisse aucun doute sur son identité sudiste. Nous percevons surtout les accents de cette langue d’Oc qui nous entoure désormais.

Over the crests

Nous percevons également le cœur catalan qui exprime ses revendications sur les panneaux de signalisation. Le discours militant auquel nous sommes exposés, après des jours de sevrage politique en altitude, nous rappelle les appels à l’indépendance croisés lors de notre première étape en Euskadi. Nous entrons sur des terroirs de caractère. Ce caractère dont nous avons fait également montre en franchissant tant de montagnes pour arriver bientôt sur les rives de la Grande Bleue.

Over the crestsAx-les-Thermes – Prades (92 km – 2454 m D+) ⎥ Col de Pailhères ⎥ Col de Moulis ⎥ Col de Garabeil ⎥ Col de Jau
En images sur Flickr ⎥ En reliefs sur Relive ⎥ En chiffres sur Strava

Les partenaires de cette chevauchée fantastique : Louison Bobet⎥ CMT BikesMaillot Distinctif