Il est le chaînon manquant. Celui qui semble en mesure de réconcilier les amateurs de boue, jetant leurs vélos sur les circuits de cyclo-cross, et les adeptes de la bosse et du dévers, au guidon de leurs VTT. Le gravel, que les marques aventurières mettent aujourd’hui en scène dans les grands canyons et les étroits sentiers hérissés de roches, pierres, cailloux et autres graviers, s’imposent en France depuis peu.

Gravillon, que la curiosité n’a pas manqué de piquer, s’adonne à cette pratique et ramène l’acier sur ses terrains de prédilection, gadoue, flaque et poussière, soudain pris par l’envie de maculer le maillot et d’entourer les sourires d’un halo de crasse. Guidé par des dispositifs GPS qui aiment débusquer les traces les plus reculées, l’amateur de caillasse trouve facilement son bonheur. Quand il ne choisit pas, tout simplement, de suivre les chemins forestiers et voies de halage qui foisonnent sur les parcours de la Vélodyssée ou la Vélo Francette.

Il ne manquait plus que le phénomène soit célébré par un événement, un festival proposant de rouler, découvrir et échanger sur le thème. C’est la promesse que fait Nature Is Bike organisé du 25 au 27 juin 2021 à Angers. Une première édition qui débutera le vendredi 25 juin par une épreuve longue distance — le Gravel of Legend — entre Arromanches et Angers, au gré de plus de 300 kilomètres.

Gravel of Legend confirme le débarquement du gravel en France. Lancés depuis la célèbre plage de Gold Beach, qui a vu les troupes alliées déferler en juin 1944, les participants de l’épreuve devront s’acquitter d’un parcours exigeant sur la Vélo Francette pour rallier Angers dans la journée.

Une épreuve qui pourrait intimider. Et dont certains préfèreront se détourner pour se rabattre sur des formats pacifiés de 50 et 100 kilomètres (de jour comme de nuit) permettant de poser leurs larges roues sur les berges de la Loire en marge du festival. Avant de se retrouver dans les allées du salon et rencontrer les spécialistes rassemblés pour l’occasion.