Il y a dix ans, jour pour jour, naissait Rapha, une exposition de photographies organisée à Londres marquant la création de la marque. L’événement avait choisi de célébrer six gloires du cyclisme – Eddy Merckx, Jacques Anquetil, Tom Simpson, Fausto Coppi, Raymond Poulidor et Bernard Hinault – qui incarnaient l’exploit et la douleur, les émotions qui hantent le peloton dans toutes ses pérégrinations. Cette année, ces « Kings of Pain » font l’objet d’une célébration particulière, replaçant les quatre emblèmes distinctifs du respect porté par Rapha dans l’actualité. « Les forçats de la route » rappellent les conditions dans lesquelles la légende des grands tours s’est forgée. « Le sang, la sueur, les larmes et la boue » sont autant de projections que la souffrance des coureurs nous jette au visage. « La couronne » marque la suprématie de l’effort cycliste et de ses acteurs sur le monde. Enfin, « le phéon » est le rappel graphique des marques qui recouvrent tant le maillot que le corps des suppliciés pédalant. Forte du succès qu’elle affiche désormais dans l’élite et qu’elle décline dans le périple et l’imagerie cyclistes, la marque permet donc au quidam de revêtir un jersey commémoratif. Une sombre et humble évocation textile des grands faits et désespoirs de course.