Alors que l’Anjou Vélo Vintage, le rassemblement [désormais] incontournable de la mouvance vintage, célèbre cette année sa 10e édition, Gravillon se souvient, non sans émotion, avoir participé aux primes éditions de cet événement de bord de Loire.

Dès 2013, un contingent expéditionnaire de Gravillon(s) avait envahi le parcours du jeune événement. Dans une ambiance qui fleurait déjà la paille du chapeau et l’osier du panier, le groupe avait animé le devant de la course, usant de bidons et de fouées pour laisser la concurrence à distance et pétrifiant les porteurs, tandems et autres véhicules lents de la route.

Manœuvrant à merveille, sous les hourras de la foule, Gravillon avait fait la décision à l’entrée du champ de foire et reçu des mains de Louis Rustin « junior », sur le podium d’arrivée, un trophée Rustines mérité. Une ligne unique dans le palmarès de cette équipe constituée pour l’essentiel de cyclistes tardifs, peu attentifs à l’hygiène de vie et, souvent, trop occupés à bavasser pour prétendre à une quelconque performance.

Dès l’année suivante, en 2014, Gravillon avait inscrit une nouvelle équipe flanquée du maillot à rayures de son jeune sponsor, le Café du Cycliste. Cette année-là, tandis que le rock’n’roll continuait de se brûler les ailes, l’organisation avait choisi d’offrir de nouveaux modes d’expressions aux amateurs de cintres.

Le samedi de ce week-end dantesque, sous une pluie battante, un critérium avait réuni vieilles gloires et jeunesses anonymes pour des boucles sur les rives du fleuve, sous la menace de l’impressionnant château de Saumur. Une déprime météo telle que le photographe officiel de l’équipe avait préféré figer cette course en noir et blanc, trop occupé à protéger sa couleur des assauts du ciel.

Les miracles prenant soin de se produire le dimanche, le soleil avait décidé de baigner le départ de la promenade bicycliste du lendemain. Une ambiance légère et désinvolte régnait sur cette journée. Une journée qui nous avait permis de rencontrer l’espiègle ancien coureur Pierre Tosi et de partager quelques tours de manivelles avec lui — le regretté — son fils et sa garde rapprochée du Vélomane Vintage.

Des kilomètres de routes verdoyantes, de châteaux hérissant les coteaux, d’entrelacs métalliques franchissant le fleuve et de bonne humeur potache. Du plaisir comme s’il en pleuvait (plus) et l’amorce d’un groupe fondateur qui allait continuer de se retrouver au fil des ans sur d’autres terrains d’opérations cyclistes, tantôt vintage et bretonnant, tantôt escarpés, arvernes ou pyrénéens.

Gravillon manquera ensuite de temps et d’opportunités pour participer collectivement à l’Anjou Vélo Vintage. Même si l’acier du cadre et la laine du maillot conservent une place de choix dans le cœur du groupe, d’autres tentations, loin de la foule et des flonflons, occupent désormais son emploi du temps sportif. D’autres reliefs et aventures comblent ses espérances et malmènent désormais les jarrets de ses agiles membres.

Les plus belles aventures de Gravillon s’étalent sur Flickr, Instagram, Twitter et Facebook.